Amédée de FRANCHEVILLE


1802 - 1889
Amédée de Francheville est issu d'une famille résidant dans la Presqu'île de Rhuys depuis environ l'année 1450, date où Pierre de Francheville occupait la fonction d' Échanson et Officier des finances à Sucinio (son fils lui succèdera comme Capitaine du château ). Ainsi solidement amarré à la Presqu'île de Rhuys la famille conforte peu à peu son implantation et sa situation financière, ce qui permettra plus tard à Catherine de Francheville et à son neveu Daniel de consacrer leur vie aux autres : Catherine a fondé la Congrégation des Dames de la Retraite à Vannes, et Daniel de Francheville, connu pour sa générosité, fut évêque de Périgueux, où il fonda l'hôpital de la Miséricorde. Tous les deux ont été déclarés "Vénérables" par l'Église. Cette générosité se retrouve encore dans le lègue que fit Pierre de Francheville en 1723 pour la fondation d'un hôpital à Sarzeau, aujourd'hui transformé en maison de retraite.
Sucinio, par xavier de Langlais Catherine de Francheville et les soeurs de la Retraite - SADIFA

Quand Amédée nait à Nantes le 11 février 1802, la famille est dans une passe financière difficile à la suite de la Révolution, par son énergie son père Gabriel de Francheville réussira à récupérer ses biens confisqués et reconstituer le domaine de Truscat.

Amédée est l'ainé de 4 enfants : Ernest et Emilienne qui décèderont sans enfants, et Jules son cadet de 11 ans . Après ses études au Collège de Pontlevoy Amédée est reçu avocat à la faculté de Paris, et entre à 24 ans dans les Conbtributions, où il devient Controleur ; 4 ans plus tard lors de la révolution de 1830, il donne sa démission et préfère se retirer dans la Presqu'île de Rhuys. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment trouvé sa voie: avocat pour quelqu'un qui bégaye, Controleur des Contributions pour quelqu'un qui s'intéresse à la peinture et à la littérature...
Ce retour à Truscat correspond aussi à un fort sentiment d'attachement à la Bretagne et à sa culture, il parlait le breton "vannetais" et était étroitement associé au mouvement de la renaisssance de la Bretagne et même de la conscience celtique, puisqu'il sera délégué en compagnie de Hesart de la Villemarqué à l' Eisted Fod d'Aberqawenay au Pays de Galles

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"Au fond de ce beau golfe, orné de chêns verts, au bas de ces côteaux de vignobles couverts, le château de Truscat seul et riant s'élève, ..."

La mort de son père en 1849 va amener de nombreux bouleversements dans sa vie : son frère Jules, bien que le cadet, hérite de Truscat à travers son fils Alban qui s'y installe, en juillet 1850. Jules achete Kerthomas, qu'il fait entièrement restauré, avec une modernité d'époque de type "Violet-Leduc" (style aussi de la construction de son frère Amédée à Kergeorget)

En 1852, les fonctions de Conseiller Général du canton de Sarzeau et de Maire de Sarzeau étant devenues vacantes, Amédée se présente aux élections municipales, avec comme concurrent son frère Jules...
Campagne difficile où Amédée l'emporta et fut élu Maire, heureusement ils se réconcilièrent ! Finalement tout se terminait bien, Jules avait Truscat, Amédée était élu. Marié à Jersey avec Marie-Antoinette Rostignac, Amédée fut heureux en ménage et eut 3 enfants : Anna, Élie et Hedwige (Épouse d'Olivier de LANGLAIS, qui fut lui aussi Maire de Sarzeau en 1884).

Son petit-fils Élie de Langlais sera lui aussi Maire de Sarzeau en 1914 et en 1941.
Jules de Francheville
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Les rapports d'Amédée et de son père avaient toujours été difficiles, déjà avant la mort de celui-ci il s'était installé au Haut-Patis, son héritage va lui permettre de se faire édifier une propriété à l'entrée de Sarzeau à Kergeorget-Braz, au bord du Golfe du Morbihan, mais la mort de sa fille Anna en 1856 va assombrir la joie de construire.
Pendant 30 ans Amédée va profiter de sa propriété, il y mène une vie partagée entre la politique, l'action en faveur de la culture bretonne, la peinture et le bateau. Il eut plusieurs bateaux dont le "Daphné", Amédée, comme son frère étaient passionnés par la mer, ils organisaient des parties de pêche, participaient à des régates sur le Golfe. Il a écrit une poésie sur une de ses promenades dans sa péniche "Velleda" où l'on sent tout le bonheur d'être sur l'eau :

"Oh quel bonheur, alors seul la barre à la main, ...
Pourquoi risquer sa vie, alorsqu'on se promène ?...
Dans ma bonne péniche, il n'est point de dangers,
Enfants la vie est belle et le vent passager..."

Le Penn-Duick a son fils Élie

On est loin de la vue "technologique" de son contemporain Hyppolite de la Morinière qui proposait dans un ouvrage imprimé chez G. de Lamarzelle "Le Morbihan transformé en deux immenses ports", nous l'avons échappé belle !

Tugdual de LANGLAIS